I

19/06/25

Un studio connecté

Pour répondre à la réforme du bac ASSP 2025, qui met l’accent sur les nouvelles technologies, le lycée Notre Dame d’Annay de Lille a fait appel à une classe du lycée Saint Joseph pour construire un studio empli de domotique.
 
Tout commence lors d’une visite de Sandrine Devos, enseignante au lycée Notre Dame d’Annay (NDA), d’un studio connecté à Bruay-la-Buissière. « Je trouvais ça intéressant et je connaissais Jean-Jacques Monthuit au lycée Saint Joseph. »
 
Clément Derrot prend le relais du côté d’Hazebrouck, pour réaliser le projet. « On avait déjà l’expérience avec un projet du côté du lycée Depoorter, explique le professeur en BTS FED (Fluides Énergies Domotique). L’idée pour les élèves est d’être force de proposition pour répondre à la question ‘‘Comment accompagner au mieux une personne avec une mobilité difficile ? ’‘ »
En un an, un dossier a été monté pour trouver un partenaire, les élèves du lycée Saint Joseph ont proposé plusieurs projets différents par rapport au cahier des charges du lycée lillois, dont un a été choisi et adapté. En avril, l’installation du matériel a été faite au lycée Notre Dame d’Annay – par leur équipe de maintenance.
 
Chaque détail compte
 
À l’intérieur du studio, tout a été pensé pour que chaque handicap, chaque chose qui pourrait empêcher une personne de vivre confortablement soit pris en compte. « On a par exemple mis des éclairages de levé, qui sont programmés à une certaine heure. Il y a la possibilité de tout commander à la voix avec un assistant vocal, ajoute fièrement le professeur de domotique. Ce qu’on a fait en plus du lycée Depoorter c’est mettre des appliques de couleurs sur les interrupteurs, pour les déficients visuels. »
Chaque produit, en plus d’être pratique pour les personnes à mobilité réduite, permet de faire des économies d’énergie. Tout est contrôlable par téléphone, et permet de programmer en fonction des besoins chaque partie du studio. Bien que pratique à l’installation, selon Clément Derrot, ce type de produits peut rapidement devenir onéreux. « Ce genre de projet, ce n’est pas une priorité du social. » C’est grâce au financement de l’entreprise Legrand que le lycée de Lille peut s’offrir le luxe d’avoir ce genre de studio.
 
Un studio conçu pour la pratique
 
Sandrine Devos a déjà prévu les utilisations qui seront faites par les élèves, dès septembre. « On pourra créer des scénarios pédagogiques, pour travailler sur le confort de la personne, sur le suivi à distance. » Autant de capacités qui pourront permettre aux futurs professionnels de faciliter leur métier et de connaître ces solutions. « La domotique peut permettre de maintenir le plus longtemps possible une personne chez elle. »
Le studio servira uniquement à l’entraînement et la pratique des élèves du lycée NDA. Mais ce projet a été bénéfique aussi pour le lycée hazebrouckois, qui a pu donner un cas réel de pratique à ses élèves et, par la même occasion, les sensibiliser à la mobilité réduite. « Tout le monde pense savoir ce que c’est, mais ce n’est pas vrai. On en a fait l’expérience nous-même, avoue le professeur du lycée Saint Joseph. Et puis la domotique peut servir à tout le monde chez soi. » Matthieu Godel, chargé de communication du lycée Saint Joseph, ajoute : « pour ceux qui n’ont rien sur Parcoursup, nous recrutons encore en BTS FED. »
Bien que le projet ait été réalisé « de bon cœur », Clément Derrot explique qu’il n’en fera pas d’autre, car cela « prend beaucoup de temps personnel », surtout à cause de la distance à parcourir pour résoudre les problèmes d’installation.
 
Maxime Dennequin, journaliste stagiaire.